Haïti / Election : Celle qui finance commande

02/04/2015

Haïti / Election : Celle qui finance commande

Plus de cent quatre vingts partis politiques sont allés déposer leurs pièces pour participer à la prochaine élection générale en Haïti. Apres le traitement de leurs documents le Conseil électoral provisoire a enfin sorti une liste de 166 partis agréés. Et la communauté internationale déclare n’être pas sur le point de financer une élection avec autant de partis politiques. Quand on sait que les élections sont ordinairement financées à hauteur de 60% par les (blancs) organisations internationales, si elles ne seront pas en mesure de décaisser cet argent pour les scrutins vous imaginez déjà le reste. D’ailleurs ce n’est pas une fierté !! Heureusement les partis ont vite saisit ils ont décidé de s’organiser  entre eux en organisant des primaires pour trouver un candidat pour chaque poste.

Par arrêté en date du treize (13) mars 2015, le président Michel J. Martelly a convoqué le peuple haïtien en ses comices. Et suivant le calendrier électoral : le dimanche 9 août 2015 pour le premier tour des élections législatives. 25 octobre, pour le premier tour de l’élection présidentielle, les élections de localités puis le second tour de la législation. Et le dimanche 27 décembre est planifié pour le second tour de l’élection présidentielle si toutefois, selon la loi électorale amendée, il n’y a pas un candidat remportant le premier tour avec plus de 25% sur les autres candidats.

Le président du conseil électoral provisoire, Pierre Louis Opont, estime une somme de 50 à 60 millions de dollars pour l’organisation des élections. Et le budget de 38.5 millions de dollars qui est actuellement disponible ne tient pas compte de l’élection présidentielle a expliqué le président du CEP. Selon la directrice, Sophie de Caen, du PNUD (programme des nations unies pour le développement) en Haïti l’Etat haïtien contribuera à hauteur de 13 millions de dollars

Cinq ans après, il va y avoir des élections en Haïti. Ça fait bizarre de le dire mais c’est beaucoup pour un pays, depuis 29 ans, qui se dit diriger par des régimes démocratiques. Apres trois tentatives de création d’un conseil électoral pour organiser des élections, le quatrième semble sur la bonne voie pour qu’en 2016 Haïti ait de nouveaux législateurs et un nouveau président. Mais tout ne dépend pas de la volonté des haïtiens.

Le président du CEP affirme que c’est l’Etat haïtien qui ira chercher les fonds pour les élections, ce n’est pas le conseil qu’il dirige qui effectue non plus les négociations avec les bailleurs. Si on essaie de comprendre, en d’autre terme, le conseil aura des comptes à rendre à l’Etat et sans doute aucune, comme toujours, l’Etat à son tour rendra compte à l’International. Une situation qui parait très délicat pour la société, mais qui n’exige pas trop de réflexion pour appréhender car un tel cas n’est pas nouveau. Maintenant la grande question c’est : est-ce que le PNUD ne gère-t-il pas l’argent des élections à la place des haïtiens ? Une question que Pierre Louis Opont n’a pas tout à fait répondu de façon positive mais il nous laisse avec l’indice que l’argent du trésor public pour les élections sera géré par l’international.

 

Diego Mythri GOUIN

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