Être candidat en Haïti
En Haïti, être candidat ne relève pas du passé et du renommé du personnage. Ce qui importe c’est d’avoir un staff de campagne capable de se charger efficacement des affiches et des retouches spéciales des photos, au moyen du Photoshop, durant les mois de campagne électorale. Etre candidat du pays constitue les premiers pas du processus électoral. Le poste désireux à occuper vient après l’idée de candidature. D’ailleurs la candidature à la présidentielle, aux législatives ou à la municipalité constituent des détails. Pour plus d’un L’essentiel se résume au seul fait d’être candidat.
Suivant les dernières campagnes électorales de 2010, se faire élire à un poste dépend de la capacité de soulever une foule et de scander adroitement des slogans anesthésiques. Les débats bien argumentés importent peu, les questions de compétences et d’expériences ne prévalent plus. Ces prérequis ennuyeux ne tiennent pas. La comparaison flagrante peut s’expliquer par l’avènement du président actuel au timon des affaires du pays, qui dans un débat électoral n’a pas hésité à citer des chiffres non vérifiés pour ne pas dire non existant.
Quant au problème de bannière pour ceux qui n’adhèrent pas à un parti, il existe toujours des groupements politiques, prêtent à ouvrir leurs portes à ces parachutés qui se croient populaires.
Une bonne campagne électorale en Haïti concerne la méthode, consiste pour des candidats à s’emparer des murs des bâtiments et des places publiques, des résidences privées pour exhiber des slogans accompagnés de leurs noms : (voter moi) (Haïti va changer). Paradoxalement, les candidats ne doivent pas se gêner pour vociférer le respect de biens publics et privés. Bien entendu ils diront quand ils seront élu il n’y aura plus ces genres de choses!!
Etre candidat implique aussi le maniement de la carte de pauvreté pour récolter le vote de la couche défavorisée et pour mendier à l’international. En peu de mots, mieux mendier à une frange de l’internationale pour mieux extorquer la population. La candidature inclut également des avant-gouts comme distribution des kits, des plats chauds aux misérables et des offres intéressantes aux médias pour orienter les émissions politiques dans la ligne souhaitée. Sans oublier le phénomène « rara » pour les jingles de campagne.
En Haïti, pour être élu sollicite une maîtrise en matière de propagande. Il faut être en mesure d’inventer des chiffres pour mieux dramatiser. Dans le souci de prouver le sens de responsabilité il convient d’aborder les problématiques de la jeunesse, du chômage et d’inégalité des sexes sous prétexte de changements de donne. Une simple éventualité !!
En étalant ces critères de candidature, vous vous dites peut-être, que je suis atteint de la maladie « candidat-ite ». Et si je suis candidat, vraisemblablement, c’est pour trouver des hommes riches pour financer ma campagne afin de pouvoir tirer quelques billets. Après tout vous avez certainement entendu que le fils aîné du président est déjà un millionnaire sans même travailler, vous imaginez s’il était président !
Eh Ben dans ce cas, préparez vous à entendre de la bouche de Ti pyè!!! « Je suis Candidat »
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